Les antifas (aussi) font s'embraser la flamme de l'extrême-droite...
Il serait peut-être temps de comprendre que ceux qui s'agitent dans la rue au nom du bien et qui repèrent chez les représentants de l'extrême opposé l'ennemi à abattre, le mal incarné, sont le miroir inversé mais dans un reflet en tous points exact de ce qu'ils prétendent combattre.
Est-ce leur propre refoulé, la jouissance abominable qui se loge au fond de leur être qu'ils répugnent à voir ? De vouloir la fuir, en extraire de leur gangue le diamant noir et l'enchâsser dans l'orbite de l'Autre, c'est oublier que ce diamant leur appartient, ce précieux qui les fascine et fait virevolter la flamme de la mort.
La psychanalyse nous apprend que nos idées, nos passions, nos amours et nos haines, sont le produit de notre aliénation à l'Autre, à ses signifiants accrocheurs qui se métamorphosent, se renversent, se déplacent sur d'autres scènes et nous font prisonniers à jamais de ce qu'on appelle à tort la répétition de l'histoire.
L'histoire ne se répète pas, mais elle est condamnée à se reproduire par le simple jeu de la structure, de ce que le langage opère chez le parlêtre en le faisant un inexorable aliéné du discours de l'Autre, avide et pathétique dans sa quête d'être reconnu par lui, prêt à toutes les contorsions, séductions, rébellions, à tous les sacrifices, pourvu que par ses actes il en fasse vibrer ce qu'il questionne comme étant ce qu'il croit être son désir. L'histoire ne se répète pas, mais la question elle, elle se répète à jamais. Cette question, c'est celle de la jouissance de l'Autre, celle qui se structure du langage et des places qu'il instaure irrémédiablement, celles du pouvoir, du savoir, de la vérité et de la jouissance.
La psychanalyse, qui aujourd'hui est caricaturée, bafouée, reléguée à une place qui est celle des mystagogies du patriarcat, balivernes anti-scientifiques et sexistes, nous enseigne justement la danse et le tournoiement de ces places, elle nous invite à aller au bout de la question qui est celle du désir, pour s'extraire un peu des signifiants et des discours qui nous gouvernent, pour faire respirer un peu le sujet de l'inconscient dans cet immonde qui le forclot. Retrouver cette respiration, c'est se prémunir des pièges de la liberté, de la logique des partis, du poison que porte en eux les mots, ne pas tomber dans la condamnation de son prochain mais lui ménager une place, une expression, en reconnaissant en lui la même absence de consistance propre, la même bêtise, la même irrémédiable boiterie.
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