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Photo du rédacteurAntoine Kauffmann

Ce Moment

Chez toute femme qui s'éprend des choses de l'amour se révèle à qui sait le voir Ce Moment de déraison absolue qui est appel à l'impossible de la jouissance. Aux esprits sensibles assez dissimulateurs et poètes, familiers d'un usage de l'artifice qu'on qualifiera justement de "féminin", Il se manifeste d'une façon étouffée, feutrée, insonore, coup de tonnerre grondant d'un silence innommable, au trait de l'éclair invisible qui vient faire zébrure sur la toile du temps, signalant rupture de ce qu'on nomme un événement, et qui traverse le regard vide de mots -mais qui n'est pas sans présence- de notre chère amoureuse.


Ce Moment, il apparaît sensiblement en ce point même où il se dérobe, à disparaître et s'évanouir d'avoir été reconnu par un regard qui la reflète, Elle, de son inquiétante étrangeté. Regard de l'homme ahuri à voir comparaître le réel d'une forme vaporeuse et spectrale où se condensent les figures de la victime et du bourreau, mais aussi la scène du crime et le théâtre du tribunal où se rejoue à l'éclaircir ce par quoi il finit toujours par être joué, d'obéir imbécilement à la Loi.


La Femme n'existe pas. Et c'est pour cette raison qu'elle insiste de son impossibilité même. Elle est ce point de butée qui s'élabore dans le silence effroyable, obscène, ignoble de l'amoureuse, et qui fait que toute femme est folle, toute flottante et vaporante des choses de l'amour, se faisant valser par l'autre de la valse qu'elle mène, et nous entraîne à s'emmener toujours plus loin, frisant l'indécence, d'évoquer vaguement la demande sans nom d'une enfance de poupées, à glisser à rebours de la montagne qui s'amoncelle de signifiants jusqu'en ce point où le corps même semble cessé d'être traversé par les mots.


Son être se révèle alors au vide qui tous nous soutient et restent deux grands yeux de fer qui s'esbaudissent et s'ébahissent muettement, ces deux ronds d'où sourd une clarté métallique, ensorcelants d'être ensorcelés du plus puissant des ensorcèlements, atones, a-dicibles, trous béants avides à avaler avec la moindre indifférence ce que pourrait réclamer la Jouissance qui La commande, pour qu'enfin Elle existe, La Femme.


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